jeudi 30 mai 2019
Quoi de neuf ? - Pâques 2019
Édito
Moment décisif !
Pâques comme sortie du tombeau est la proclamation radicale de notre libération, dont la première grande expression biblique est l’Exode.
Une libération qui se fête non seulement au dimanche de Pâques, mais à chaque repos hebdomadaire. En l’occurrence, concernant l’Exode, il est question du commandement libérateur du Shabbat, signe de la libération divine, qui n’est pas le dimanche, mais auquel le dimanche fait écho.
Le Décalogue rappelle alors — selon le Deutéronome — que le Shabbat est ordonné en souvenir et en contrepartie de l’esclavage passé. Une libération qui vaut pour tous, et jusqu’aux animaux ! C’est au point que cette parole de libération s’inscrit et s’enracine — selon le livre de l’Exode — dans la Création du monde en imitation de Dieu lui-même venant au terme de son œuvre ! Voilà une parole toute d’actualité à l’heure où l’idolâtrie consumériste voudrait éteindre le commandement divin de la libération signifiée dans le repos hebdomadaire ! Notre Pâque, c’est aussi cette parole-là, celle de la fin de tous nos esclavages. Promesse du Ressuscité : « Recevez l’Esprit Saint ; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis » (Jn 20, 22-23). Libération de tout esclavage, comme parole de pardon…
… Pardon qui passe par la Croix, autre nuit de la Pâque, pour une grâce à ce coût. C’est ce que nous rappelle l’histoire de Joseph. Le pardon donné par Joseph est d’un prix considérable, pour lui… et pour ses frères qui l’ont vendu ! Pour eux, le prix de l’humiliation. Pour Joseph, le pardon a coûté l’exil, la perte de son père et des siens pendant plusieurs années, avec ce que cela peut compter de troubles, d’amertume, de blessures… Pour lui, le soleil n’aura plus la clarté du temps de l’innocence et de la naïveté, qu’ont brisée ses frères qui lui ont causé tant de torts, y compris parmi ceux-là, ceux qui, soi-disant, n’ont pas fait exprès, n’ont pas osé s’opposer à l’avis des plus forts, etc. Le pardon coûte toutes ces blessures. Pourtant Joseph est devenu ce que ces douleurs traversées ont contribué à faire de lui, avec cette vérité à même de fonder tout à nouveau un bonheur à une tout autre mesure : « Vous aviez médité de me faire du mal : Dieu l’a changé en bien » (Gn 50, 20) !
Du pardon naît un monde nouveau. De la Croix à Pâques. Se réalise ce que trois disciples avaient perçu en un éclair, lors de la transfiguration de Jésus, ce moment où trois disciples recevaient le privilège de voir lever un instant le secret de la gloire cachée sous l’humilité de celui qui demeure dans l’éternité auprès du Père. Secret qui ne sera pleinement levé pour la foi des croyants qu’au dimanche de Pâques. Message surprenant que ce dévoilement d’un instant, qui nous dit dès lors que l’humanité, que Jésus a assumée, est au-delà de nos capacités de compréhension et a fortiori de vision. Ce dévoilement est là comme un don, pour toute humanité ! — doté d’une valeur qui relève de l’infini… C’est ce qui sera dévoilé au dimanche de Pâques, pour un tout nouveau retentissement de la promesse du Royaume — « quelques–uns de ceux qui sont ici ne mourront point, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance » disait Jésus à la veille de sa transfiguration (Mc 9, 1).
Ainsi, désormais, « du moment que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez ce qui est en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu ; fondez vos pensées en haut, non sur la terre. Vous êtes morts, en effet, et votre vie est cachée avec le Christ, en Dieu. Quand le Christ, votre vie, paraîtra, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire » (Colossiens 3, 1-4).
Lorsque au matin de Pâques, les femmes ont reçu ce signe : « le corps n’était pas là » ; le signe est chargé de cette promesse — qui retentit jusqu’à nous : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du temps » (Mt 28, 20).
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