vendredi 10 juin 2022

Le parpaillot châtelleraudais | Pentecôte 2022


Édito
Personne ne pourra les arracher de ma main

Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Et moi, je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront pas pour l'éternité et personne ne pourra les arracher de ma main. (Jean 10, 27-28). Point, pour elles, de mort pour l'éternité (v. 28)… Mais qu'est-ce donc que ne pas périr pour l'éternité ?

Il y a le monde visible, passager, où nos vies se terminent par la mort ; ce monde où l’herbe sèche et où la fleur se fane, comme le dit le prophète Ésaïe (ch. 40, v. 7) : c’est la mort pour ce temps, ce temps si bref de nos vies terrestres.

Et puis il y a une autre réalité, celle du règne de Dieu, dont la Parole subsiste éternellement (És 40, 8), un monde que Jésus, qui observe pleinement la parole de son Père, annonce comme son royaume ; c’est le monde de la résurrection, dans lequel Jésus promet que Dieu fait entrer dès aujourd’hui quiconque croit en lui, par une première résurrection.

Cette première résurrection qui a lieu dès aujourd’hui dans nos vies, nous guérit de ce que l’Évangile appelle la première mort, mort spirituelle, agissant avant même la mort physique qui met terme à nos vies. Cette première mort est une mort spirituelle.

Cette mort spirituelle, c'est le désespoir, le désespoir profond qui ronge les vies et que pourtant l’on ignore, une vraie mort qui ronge aujourd’hui nos sociétés réputées « apaisées » — « apaisées » jusqu’à hier en tout cas concernant notre pays et notre continent, puisqu’on a connu quelques 77 ans sans guerres en Europe occidentale. Ce qui n’a pas empêché les ravages de la mort spirituelle, qui se traduit par des litanies de détresse, de remords pour ce qu'on a vécu ou pour ce qu'on n'a pas vécu, de culpabilité ; bref, on connaît les affres infernales.

À suivre .../...

jeudi 9 juin 2022

Quoi de neuf ? - Pentecôte 2022



Édito
<i><span style="color: orange; font-size: x-large; font-variant-caps: small-caps;"><b>Personne ne pourra les arracher de ma main</b></span> </i> Personne ne pourra les arracher de ma main (suite de…)

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<i>Mes brebis écoutent ma voix, et je les connais, et elles me suivent. Et moi, je leur donne la vie éternelle ; elles ne périront pas pour l'éternité et personne ne pourra les arracher de ma main.</i> (Jean 10, 27-28). Point, pour elles, de mort pour l'éternité (v. 28)&#8230; Mais qu'est-ce donc que ne pas périr pour l'éternité&nbsp;? <br /><br /> Il y a le monde visible, passager, où nos vies se terminent par la mort ; ce monde où l&#8217;herbe sèche et où la fleur se fane, comme le dit le prophète Ésaïe (ch. 40, v. 7)&nbsp;: c&#8217;est la mort pour ce temps, ce temps si bref de nos vies terrestres. <br /><br /> Et puis il y a une autre réalité, celle du règne de Dieu, dont la Parole subsiste éternellement (És 40, 8), un monde que Jésus, qui observe pleinement la parole de son Père, annonce comme son royaume&nbsp;; c&#8217;est le monde de la résurrection, dans lequel Jésus promet que Dieu fait entrer dès aujourd&#8217;hui quiconque croit en lui, par une première résurrection. <br /><br /> Cette première résurrection qui a lieu dès aujourd&#8217;hui dans nos vies, nous guérit de ce que l&#8217;Évangile appelle la première mort, mort spirituelle, agissant avant même la mort physique qui met terme à nos vies. Cette première mort est une mort spirituelle. <br /><br /> Cette mort spirituelle, c'est le désespoir, le désespoir profond qui ronge les vies et que pourtant l&#8217;on ignore, une vraie mort qui ronge aujourd&#8217;hui nos sociétés réputées &#171;&nbsp;apaisées&nbsp;&#187; &#8212; &#171;&nbsp;apaisées&nbsp;&#187; jusqu&#8217;à hier en tout cas concernant notre pays et notre continent, puisqu&#8217;on a connu quelques 77 ans sans guerres en Europe occidentale. Ce qui n&#8217;a pas empêché les ravages de la mort spirituelle, qui se traduit par des litanies de détresse, de remords pour ce qu'on a vécu ou pour ce qu'on n'a pas vécu, de culpabilité&nbsp;; bref, on connaît les affres infernales. <br /><br /> Ce vide désespérant, source d’ennui (« ce monstre délicat qui dans un bâillement avalerait le monde », en dit Baudelaire), et source de fuite en avant, est aussi, peut-être, source de retour à la guerre, qui voudrait empêcher elle aussi de voir l’abîme du vide, d’où surgit une abyssale méchanceté, violences, viols et tortures que l’on aurait crus inimaginables ; visage hideux du vide désespéré que l’on voudrait étouffer de tous temps dans la distraction — et autres moyens d'étouffement provisoire d'un enfer qui revient quand on l'attend le moins, et qui n’est rien d’autre qu’une première mort, mort spirituelle.

C'est face à cette mort spirituelle, porte de désespoir, que Jésus nous donne la promesse d’être en sa main, par la seule confiance en lui, un avec le Père, qui nous connaît chacune et chacun.

« Mes brebis écoutent ma voix et je les connais ».

C’est une autre voix que celle du bruit, une voix qui, depuis les paroles et les actes du bon berger, résonne silencieusement au cœur de nos êtres — « ce n'est pas un discours, il n'y a pas de paroles, aucun son ne se fait entendre », lit-on au Psaume 19.

C'est la voix du bon berger qui promet à ses brebis la vie d'éternité dès aujourd’hui. Je leur donne la vie éternelle, et elles ne mourront pas pour l'éternité. Cette mort, le désespoir qui ronge en tout temps, n'a pas le dernier mot : « personne ne pourra les arracher de ma main. Mon Père qui me les a données est plus grand que tout, et nul n’a le pouvoir d’arracher quelque chose de la main du Père. Moi et le Père nous sommes un » (Jn 10, 27-30).

Roland Poupin, pasteur