mardi 21 décembre 2021

Il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste...


« Il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait :



"Gloire à Dieu au plus haut des cieux
et sur la terre paix pour ses bien-aimés." »
(Luc 2, 13-14)





Veillée de Noël le 24 décembre à 18h30 au temple, 5 rue des Écossais, Poitiers


jeudi 25 novembre 2021

Quoi de neuf ? - Noël 2021



Édito
La lumière est venue dans un enfant

« ‭‭Toutes choses ont été faites par la Parole divine, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.‭ En elle était la vie, et la vie était la lumière des humains (Jean 1, 3‑4).‭ Elle était la véritable lumière, qui éclaire tout humain venant dans le monde.‭ ‭Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle, et le monde ne l’a point connue » (Jn 1, 9‑10).

« En cette Parole est la lumière du monde », avant même la lumière naturelle. Dans la Parole divine, la lumière apparaît : que Dieu dise — « que la lumière soit », et la lumière est (Genèse 1, 3). Cette véritable lumière est la lumière spirituelle dans laquelle le monde prend forme. C’est la lumière des origines, la lumière de la vie, sourcée dans la Parole qui fonde le monde... et le monde ne l’a pas connue, de même que « nul n’a jamais vu Dieu » (Jn 1, 18). Nous voilà, « les siens qui ne l’ont point reçue » (Jn 1, 11), comme un « peuple marchant dans les ténèbres ».

Mais voilà aussi que « le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière » (Ésaïe 9, 1). Ce texte lu à Noël nous rappelle que cette même Parole qui aux origines fait sortir la vie des ténèbres est à nouveau au recommencement de toute chose, il y a maintenant 2021 ans. Car cette lumière est venue jusqu’à nous, nous rejoignant au cœur « des ténèbres qui couvrent la terre, du brouillard qui couvre les cités » (És 60, 2). Quand les ténèbres et le brouillard de nos douleurs — deuils et maladies dans nos vies personnelles et familiales ; menace climatique, menace pandémique ; scandale des abîmes des inégalités sociales et des mépris qui ébranlent notre vie commune, — nous empêchent encore de voir clairement ce mystère : le peuple que Dieu appelle est déjà rayonnant de Sa lumière, « car elle arrive, ta lumière » (És 60, 2).

Tournée vers Dieu (Jn 1, 1), en vis-à-vis de Dieu comme l'image est en vis-à-vis dans le miroir qui la réfléchit, la Parole du commencement s’est approchée. Dans le vis-à-vis de sa Parole, devenue chair à Noël, est la réflexion de Dieu même — « la Parole était Dieu ». Le mot pour Parole qu'emploie l’Évangile de Jean est en grec le même mot que pour « raison » (c'est le mot — logos — qui a donné « logique »). Dieu raisonne, parle et fait, exprimant ce qu’il conçoit dans son éternité — sa Parole de lumière devenue chair.

C'est à cette Parole des origines, créatrice, que renvoie ce commencement de l’Évangile de Jean, et à la lumière qui en est le premier effet. Une lumière qui précède toute lumière, vraie lumière, qui éclaire tout humain venant dans le monde…

‭« ‭‭Personne n’a jamais vu Dieu ‭; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l’a fait connaître ‭» (Jn 1, 18). En cette lumière, donnée comme celle de Noël, le monde de la résurrection est alors répandu comme une graine de lumière ‭: venue à nous à Noël, cette même Parole qui nous fait venir à l'être peut aussi nous faire venir dès ce temps à la vie de Dieu, pourvu que nous l'accueillions ‭: « ‭Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue.‭ ‭Mais à toutes celles et ceux l’ont reçue, qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, nés, ‭non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ‭»‭ (Jn 1, 11‑13).

RP

vendredi 5 novembre 2021

Éveil & école biblique, KT, post KT
Programme et calendrier 2021-2022 octobre-février




Enfants et jeunes de l’Église protestante unie de Poitiers 2021 - 2022


Éveil biblique : (de l’école maternelle au CP)

Pour cette année, à l'éveil biblique, nous allons continuer de voyager avec Cumulus, le petit nuage, pour cheminer aux côtés de Jésus.

Juliette, qui était jusqu'à présent au post-KT se joindra à moi pour accompagner les pas-si-petits de l'éveil.

Nous tenons à remercier Claudine pour son implication ces dernières années et lui souhaitons beaucoup de satisfaction et de sérénité sur le chemin du travail.


Charlotte


École Biblique : ( du CE1 au CM2)

À l’école biblique, nous accueillons les enfants âgés de 7 à 11 ans, ainsi nous souhaitons la bienvenue à Églantine qui était à l’éveil biblique, et se joindra à Lucile, Sylvain et Théo. Cette année, nous allons en compagnie de Toison la brebis et de son petit nommé Pelote, leur présenter les vêtements bibliques à travers les histoires de quelques personnages de la Bible. Les enfants vont apprendre que le petit Samuel confié par sa mère au prêtre Héli, portait un pagne de lin, que Joseph, fils préféré de Jacob était vêtu d’une tunique princière, que le roi Saül qui allait à la poursuite de David, se drapait d’un manteau royal, et ainsi de suite…

Carole et Lilia


KT : (les collégiens)

Le parcours de KT de cette année s’appelle « Regarde le monde, il t’attend » qui a été élaboré par des pasteur-e-s en Alsace-Lorraine en 2020. Mandafirman, héros ‘masqué’, inspiré de la saga « Star Wars » et de son univers, présente, par vidéo, une impulsion méditative suivi d’un texte biblique et propose des questions ouvertes. Un petit avant-goût des épisodes de ce trimestre : 1) Dieu téou ? 2) Connexion à l’autre – la prière 3) Héros face au côté obscur 4) Être vrai-e et libre… Où est-ce que tout cela va nous amener ?

Sheila et Roland


Post-KT

Le post KT est ouvert à tout lycéen (et bac +1 ou 2) croyant ou non. Il n’y a pas de programme établi pour l’année, mais un désir commun de s’interroger ensemble sur la foi, mieux comprendre ce que cela veut dire d’être chrétien, et de se situer personnellement par rapport à tous les discours sur la religion entendus autour de nous. Pour davantage de détails, Myriam sera ravie de vous en parler. Vous trouverez ses coordonnées sur la page en face.



Calendrier du premier semestre (hors post-KT)


Les enfants et jeunes se retrouvent le dimanche à 10h30 aux dates ci-dessous :

dimanche 10 octobre

dimanche 14 novembre

dimanche 5 décembre

samedi 18 décembre en début de soirée

Célébration de Noël

dimanche 9 janvier - Invitation aux familles de partager la galette des rois à 10h suivi des séances des jeunes.

dimanche 6 février


jeudi 14 octobre 2021

Situation sanitaire,
quelles sont les règles aujourd’hui pour les Églises ?


Depuis la rentrée, les activités arrêtées depuis plusieurs mois reprennent, voici à quelles conditions.

. Le culte peut se tenir sans limitation du nombre de personnes, et sans pass sanitaire, mais toujours avec l’obligation du port du masque et la désinfection des mains.

. Les activités cultuelles, par exemple le Conseil presbytéral, les études bibliques, les réunions de prière ou le catéchisme, comme pour le culte, le pass sanitaire n’est pas demandé.

. Les activités culturelles, pour toutes les activités proposées dans les locaux de l’Église et qui relèvent du domaine culturel, le pass sanitaire est demandé. Cela concerne également les activités d’entraide. Une attention particulière doit être portée aux repas de paroisse pour lesquels le pass sanitaire est obligatoire. Pour vérifier le pass sanitaire, le responsable de l’association, ou une personne nommément désignée, doit télécharger sur son téléphone portable l’application : « TousAntiCovid Vérif ».

. Être attentif, ces consignes générales ne préjugent pas de situations particulières, variables selon les départements. Si vous avez des questions concernant tel ou tel événement, ou la manière d’appliquer ces consignes, il est conseillé de contacter votre préfecture.

. Correctif concernant les entraides et diaconats, les associations d’entraide, ayant des activités auprès des plus démunis, ne sont pas soumises à l’obligation du pass sanitaire, ni pour eux, ni pour les bénévoles. Ils sont considérés comme les établissements des secteurs AHI (Accueil hébergement insertion). Pour en savoir plus.

Communiqué de l’Église protestante unie de France du 10/09/2021,
modifié le 16/09/2021 - lu sur le PO / Ouest-info - (PDF)

jeudi 30 septembre 2021

Le parpaillot châtelleraudais | automne 2021

Numéro 9 — octobre-novembre 2021,
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Jésus et la Torah

“Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir” — littéralement “observer pleinement” (Matthieu 5, 17). Voilà qui est au cœur du Sermon sur la Montagne, et qui pose d’emblée la question classique de la relation de l’Évangile et de la Loi .

La question de cette relation de l'Évangile et de la Loi, selon le mot grec Nomos par lequel se traduit alors souvent le mot hébreu Torah, a pu être abordée par le biais de la relation entre deux Testaments dont l'un enseignerait la Loi et l'autre la grâce.

Approche commode, qui a même valu aux écrits des Apôtres le titre global d'Évangile, entendu dès lors comme Nouveau Testament, celui de la grâce, opposé à ce qu'en contrepartie on intitule de façon plus ou moins consciemment péjorative l’“Ancien Testament”, document perçu à terme comme dépassé et affreusement légaliste, tatillon et vengeur.

On comprend que cette façon d’opposer deux Testaments est erronée en regardant notre texte de près : Jésus ne remet pas en cause la Torah, mais certaines interprétations accommodantes qui en sont faites. Ce en quoi il est en parfait accord avec l’enseignement juif.

De là on en vient à imaginer que le commandement “tu aimeras ton prochain comme toi-même” est une invention du Nouveau Testament. C’est un commandement du Livre du Lévitique (19, 18) ! Ou sachant cela, on se contente de dire que les pharisiens ignoraient que c’était là un commandement central de la Torah. C’est faux aussi : il suffit de lire la parabole du Bon Samaritain (Luc 15) pour voir que c’est le pharisien lui-même qui présente à Jésus ce commandement comme central. Alors — toujours cette volonté de penser que Jésus innove — on en vient, au regard de ses paroles dans Matthieu, à penser que la Torah enseignait la haine des ennemis. Or la Torah ne dit jamais ça, non plus que le judaïsme rabbinique : Jésus entend en rappeler la teneur, qui est tout autre : un appel à la sainteté, à la plénitude de l’observance des préceptes, qui se résument à l'amour de Dieu et du prochain.

Exigence donnée par Jésus, écho au ”vous serez saints car je suis saint” (Lévitique 20, 26), Matthieu 5, 48 : “vous serez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait” ! — la “perfection” en question ne consistant pas en un état tel qu'il nous arracherait à notre humanité et à ses faiblesses, mais en une visée sérieusement poursuivie, qui se traduit en comportement accompli, — mature, pourrait-on dire selon un sens possible de “parfaits” : l'imitation, dans le cadre de nos limitations, de Dieu faisant pleuvoir ou se lever le soleil sur tous, sans conditions.

Ainsi, la Loi se trouve aussi bien dans le Nouveau Testament, Loi qui est la même que celle de la Bible hébraïque ; et par ailleurs l’Évangile sous l’angle où ce mot désigne le salut par la confiance en Dieu, se trouve aussi dans la Bible hébraïque, où il est le même que celui du Nouveau Testament. L’Évangile est au cœur de la Loi. Sous un certain angle il est la Loi elle-même.

Ce sont là quelques-unes des questions que nous abordons pour cette rentrée de notre paroisse en étude biblique, avec pour titre : Jésus et la Torah. Où Jésus, loin de s’opposer à la Bible qui est la sienne, nous donne d’entrer en son cœur, pour en vivre la portée réelle dans toute son intensité.

RP

lundi 27 septembre 2021

Quoi de neuf ? - septembre 2021



Édito
“Patrimoine pour tous”

“Patrimoine pour tous”, tel était le thème des journées européennes du patrimoine de cette année 2021. Nous sous sommes arrêtés au patrimoine spirituel de l’Europe et de la France, et sur la transmission de ce patrimoine commun, ce livre juif qu’est la Bible, avec le rôle de la Réforme et du protestantisme.

« Le mot de réforme, dans le sens où nous l'entendons aujourd'hui est apparu, semble-t-il, aux États généraux de Tours, en 1484 [Luther a un an]. On y a parlé précisément de la nécessité d'une réforme de l’Église. » (Pierre Lovy, Introduction au Nouveau Testament de Lefèvre d'Étaples (1525), Nice, 2005). On entend opérer cette réforme par la Bible, pour réparer une chrétienté divisée depuis 1378. De 1378 à 1418, elle a eu deux papes simultanés. Suite du concile de Constance, tenu de 1414 à 1418, après avoir transité par trois papes, on est revenu à un pape unique, à Rome. Ce qui n’a pas mis fin à la division de la chrétienté : à l'entrée du XVIe siècle, les christianismes sont divers.

Concile et papauté ont échoué à faire l’unité, et se sont accordés pour condamner, en 1415, Jan Hus en qui est apparue une troisième option unificatrice : la Bible. L’Écriture comme principe propre à établir la paix. C’est la position de Luther : « Je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits. » Son refus de se rétracter — « ma conscience est liée par la Parole de Dieu » — est fondateur de la liberté de conscience. Le principe sola Scriptura entraînera plusieurs compréhensions — de la présence du Christ à la Sainte Cène, du baptême, etc., ce qui fonde plusieurs Églises protestantes, à une époque où il y a aussi plusieurs formes de catholicisme…

La paix d'Augsbourg vient poser un point d’orgue, en 1555, avec le principe « cujus regio, ejus religio » — « tel roi, telle religion ».

En France, la guerre civile fait suite à l'échec du Colloque de Poissy — tenu du 9 au 26 septembre 1561, convoqué par Catherine de Médicis pour établir l’unité. On a failli s'accorder sur la Confession luthérienne d'Augsbourg, qui serait devenue la confession de foi d'une Église gallicane unie ! Quelques mois après, le 1er mars 1562 est perpétré le massacre de Wassy, en plein culte, qui marque le début des guerres de religion en France. À l’échelle européenne, la dynastie des Habsbourg tente de réunifier religieusement son Empire (autre principe d’unité échoué, l’Empire), par la guerre : Guerre de Trente ans, qui débouche sur la disparition du tiers à la moitié de la population de l’Empire. Elle se clôt, le 24 octobre 1648, par les traités de Westphalie, qui marquent la fin de la chrétienté — remplacée par la civilisation actuelle, reçue trois mois après en Angleterre, créant la première république moderne lors de la Révolution protestante dite puritaine, reprise aux États-Unis avec la Déclaration d'indépendance référant à la Bible et en France avec la Révolution française et les Droits de l’Homme gravés sur les tables bibliques reprises du Décalogue puis la séparation des Églises et de l’État, reconnaissant la pluralité des cultes…

RP

Version complète ICI

mardi 3 août 2021

Le parpaillot châtelleraudais | été 2021

Numéro 8 — été 2021,
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Que l'on dorme ou que l’on veille…

Été, temps de pause et de repos, écho à ce que produit en nous la parole biblique…

« Il en est du Royaume de Dieu comme quand un homme jette de la semence en terre ; qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment. [...] Dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là » (Marc ch. 4, v. 26, 27, 29). Tout le processus nous échappe ; il ne dépend pas de nous, du début, la semence, à la fin, la moisson.

Écho à la promesse prophétique : « ma Parole ne retourne pas à moi sans effet » (Ésaïe 55, 11). C’est l’Esprit de Dieu qui, portant cette Parole, précède tout mouvement de la foi. Et nous fait perdre tout pouvoir, jusqu’à tout pouvoir sur nous. La Cité de Dieu vient par l’effet d’une Parole sur laquelle et sur les conséquences de laquelle nous n’avons aucun pouvoir, que nous veillons ou que nous dormions.

La venue de la Cité céleste n’est pas en notre pouvoir. Tout comme le vent souffle où il veut, tout comme on ne peut pas naître par la force de la volonté, nul ne peut préjuger du fruit d’une semence ni expliquer la raison finale de sa germination, « sans que l’on sache comment ».

Le fruit n’est pas en notre pouvoir. Il s’agit de lâcher prise : « dès que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là ». Faucille ! Comme le grain doit disparaître pour germer. Comme nos vies doivent s’effacer, fût-ce du fait de notre mortalité. On devra tôt ou tard lâcher ce que l'on a passé sa vie à établir patiemment ! C'est ce que suppose le fait de recevoir cette Parole : alors seulement, le fruit que nous attendons se prépare. Mais pour cela, il s’agit de se perdre. Perdre l’idée de notre maîtrise des choses !

Or cela nous conduit au cœur de l’Évangile de la foi, de la confiance seule. C’est de l’ordre de la semence à recevoir de la seule écoute de la Parole de Dieu… à même de fructifier en abondance. C’est la seule façon de faire venir le Règne pour la venue duquel nous prions “Notre Père”.

Dieu lui-même s’est réduit à faire venir son Règne sur le mode de l’ensemencement et de la germination. Aussi, tenter de le faire venir comme si nous avions en la matière plus de pouvoir que Dieu, c’est risquer de faire venir en lieu et place du Paradis espéré, un enfer : l’histoire l’a maintes fois prouvé…

Dieu l’a envisagé autrement. Et c’est là qu’est le cœur de la bonne nouvelle, l’Évangile de la foi, de la confiance seule ; qui est de l’ordre de la semence à recevoir de la seule écoute de la Parole de Dieu, qui croît de la seule puissance de Dieu, alors même que nous reposons ou même que nous dormons ! « Moi, le Seigneur, j’ai parlé, et j’agirai » (Ézéchiel 17, 24).

Bon été à toutes et tous !

RP

mercredi 16 juin 2021

Quoi de neuf ? - Juin 2021



Édito
Dans l’absence, une autre présence

Un Christ que nous n’avons pas vu, comme, après son départ, ses Apôtres ne le voient plus. Dans le départ du Christ, c’est une réalité essentielle de la vie de Dieu avec le monde qui est exprimée : son retrait, son absence — « personne n’a jamais vu Dieu » (Jean 1, 18). Si le Christ ressuscité est lui-même, comme le Père, présent partout, il est aussi, désormais, comme le Père, absent, caché.

Cette absence est aussi signe de son règne — de ce que l’on n’a point de mainmise sur lui —, et de quel genre est son règne. Le Christ entre dans son règne et se retire, voilé dans une nuée, mémoire du Sinaï et du Nom au-delà de tout nom.

Et voilà qu’en ces signes d’absence, apparemment négatifs, s’est inscrite cette promesse : « il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur [, l’Esprit/Souffle promis,] ne viendra pas » (Jean 16, 5) …

À suivre .../... <div style="text-align: center;">*</div> <br /> Avant cela, <i>&#171; Jésus vint, se tint au milieu d&#8217;eux et il leur dit : &#8220;La paix soit avec vous.&#8221; Comme le Père m&#8217;a envoyé, à mon tour je vous envoie.&#8221; Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : &#8220;Recevez l&#8217;Esprit Saint ; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis.&#8221; &#187;</i> (Jean 20, 19-23). <br /> <br /> Ici, dans ce passage de relais, s&#8217;ouvre la porte de la liberté à laquelle nous sommes invités à notre tour. Il s&#8217;est retiré &#8212; <i>&#171; désormais, je ne suis plus dans le monde &#187;</i> (Jean 17, 11) &#8212; pour que nous puissions être, comme au récit de la Création Dieu se retire pour que nous puissions être. Porte de liberté, porte de liberté renouvelée, en un nouveau signe, lors d&#8217;une fête juive de Chavouot, Pentecôte, fête du don de la Torah, quelque cinquante jours plus tard. <br /> <br /> Cette liberté est avant tout une question de pardon : <i>&#171; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis &#187;</i> (plutôt que &#171; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus &#187;, comme si les Apôtres avaient pour mission de retenir captifs de leurs péchés certains de ceux à qui ils sont envoyés !). Telle est la promesse que Jésus donne à ses disciples, priant pour eux et pour nous après eux (Jean 17, 20). <br /> <br /> Envoyés pour communiquer la libération que Jésus &#8212; qui désormais n&#8217;est plus dans le monde (Jn 17, 11a) &#8212; vient d&#8217;octroyer dans le don de l&#8217;Esprit saint à ceux qui pour l&#8217;heure restent dans le monde (Jn 17, 11b). Y être envoyés pour vivre et communiquer abondamment la liberté d&#8217;être devant Dieu : <i>&#171; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis. &#187;</i> <br /> <br /> Telle est la parole de liberté &#8212; parole de pardon qui met fin à la crainte et nous envoie avec la paix de Dieu &#8212; qui nous est donnée dans le souffle de l&#8217;Esprit saint pour que nous la disions et la vivions à notre tour. <br /> <br /><div style="text-align: right;">RP</div>

samedi 5 juin 2021

Le parpaillot châtelleraudais | juin & juillet 2021

Numéro 7 — juin-juillet 2021,
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Dans l’absence, une autre présence (suite de…)

…/…

Avant cela, « Jésus vint, se tint au milieu d’eux et il leur dit : “La paix soit avec vous.” Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie.” Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : “Recevez l’Esprit Saint ; ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis.” » (Jean 20, 19-23).

Ici, dans ce passage de relais, s’ouvre la porte de la liberté à laquelle nous sommes invités à notre tour. Il s’est retiré — « désormais, je ne suis plus dans le monde » (Jean 17, 11) — pour que nous puissions être, comme au récit de la Création Dieu se retire pour que nous puissions être. Porte de liberté, porte de liberté renouvelée, en un nouveau signe, lors d’une fête juive de Chavouot, Pentecôte, fête du don de la Torah, quelque cinquante jours plus tard.

Cette liberté est avant tout une question de pardon : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis » (plutôt que « ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus », comme si les Apôtres avaient pour mission de retenir captifs de leurs péchés certains de ceux à qui ils sont envoyés !). Telle est la promesse que Jésus donne à ses disciples, priant pour eux et pour nous après eux (Jean 17, 20).

Envoyés pour communiquer la libération que Jésus — qui désormais n’est plus dans le monde (Jn 17, 11a) — vient d’octroyer dans le don de l’Esprit saint à ceux qui pour l’heure restent dans le monde (Jn 17, 11b). Y être envoyés pour vivre et communiquer abondamment la liberté d’être devant Dieu : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis. »

Telle est la parole de liberté — parole de pardon qui met fin à la crainte et nous envoie avec la paix de Dieu — qui nous est donnée dans le souffle de l’Esprit saint pour que nous la disions et la vivions à notre tour.

RP

vendredi 7 mai 2021

Six jours, plus un


... Six jours symboliques de Création, plus un septième, jour de Shabbat, d’achèvement et d'accomplissement de la Création. Sept jours qui correspondent, comme les jours de nos semaines, aux sept planètes visibles à l'œil nu, elles seules, dans le monde antique (planètes, à savoir corps céleste en mouvement). Depuis la Terre, perçue par l'expérience des sens comme étant au centre, on peut observer (à l'œil nu) ces corps en mouvement, dans cet ordre : Lune, Vénus, Mercure, Soleil, Mars, Jupiter, Saturne. Notre calendrier, hérité du monde romain, place le Soleil en premier, et donc réorganise les planètes en fonction de cette primauté solaire : après le Soleil (dimanche), le premier corps céleste en ordre ascendant depuis la Terre, la Lune (lundi), puis le premier corps céleste après le Soleil, Mars (mardi), puis le second corps céleste depuis la Terre, Mercure (mercredi), puis le second après le Soleil, Jupiter (jeudi), puis le troisième depuis la Terre, Vénus (vendredi) et enfin le troisième après le Soleil, Saturne (samedi). L’ordre des cieux est organisé autour du Soleil. La Genèse le remet à sa place (quatrième depuis la Terre dans le l’ordre ancien des planètes). Reconnu cependant comme le plus grand luminaire, suivi au même jour par les autres tels qu’ils apparaissent quant à leur taille, la lune et les étoiles, il n’est pas la source de la lumière, qui apparaît au premier jour, précisément au “Jour Un” (ch.1, v.3). La succession des jours de Création apparaît donc comme verticale, culminant d'abord dans la Création de l’Humain, et surtout dans son accomplissement au septième jour, le Shabbat. Récit d’un projet en croissance, ch. 1 de la Genèse, dont le ch. 2 donne l’inscription dans le temps de la géographie...

Suite ICI...

jeudi 29 avril 2021

Comment le Nouveau Testament se relie à l'Ancien ?



Comment le Nouveau Testament se relie à l'Ancien ? Par la référence à la même Alliance unique, éternelle, éternellement nouvelle. L’Alliance nouvelle est la part d’éternité commune aux alliances du temps, c’est-à-dire aux formes que l’Alliance prend dans le temps.

La forme de l'Alliance donnée à Noé dans le temps (en ce sens, ancienne) porte aussi sa dimension éternelle et nouvelle, celle scellée avec Abraham de même a sa part “ancienne”, dans le temps, et sa part éternelle. Il en est de même des formes de l'Alliance données au Sinaï, de l'Alliance en sa forme de promesse faite au roi David ou de l'Alliance présentée dans le temps en Jésus-Christ.

La partie “ancienne”, ce que le temps atteint, est, dans tous les cas, ce qui relève du temps : les rites propres à chacune des formes de l'Alliance. La part nouvelle, éternelle, est commune à chacune.

La part éternelle est déjà dite explicitement dans les livres des prophètes - voir Jérémie 31, 31-33, ou Ezéchiel 36, 26-27. Il y est question de la dimension nouvelle et éternelle de l’Alliance, appelée à s’inscrire dans les cœurs, dont les dispositions concrètes données au Sinaï sont la part temporelle.

Lorsque, au grand dam des prophètes, l'Alliance est rompue en sa dimension temporelle par les dirigeants royaux, successeurs de David, ce qui entraîne l’exil, Dieu promet qu’il la renouvellera : il en dévoile alors la part nouvelle et éternelle, alors que la part temporelle, “ancienne”, vient de buter contre la détresse du temps - concrètement la puissance de Babylone.

Vu sous cet angle, il apparaît que la nouvelle Alliance au sens biblique n’est pas le christianisme, qui est lui aussi du temps, en tant que ses rites, ses symboles, ses sacrements, etc., sont donnés dans le temps. L'Alliance éternelle est la part qui ne relève pas du temps, la part inscrite dans les cœurs (Ezéchiel 36, 26-27).

Jésus ne pratique de préceptes temporels que ceux donnés au Sinaï, qui valent jusqu’à la fin du temps (Matthieu 5, 18). Il n'est pas venu abolir la Loi, mais en observer pleinement les dispositions (Matthieu 5, 17).

Après son départ, la mission vers les nations posera la question de leurs observances propres, sachant que selon le judaïsme, les nations ne sont pas tenues d’observer les rites prescrits au Sinaï, mais seulement ceux qui relèvent de l'Alliance telle que donnée à Noé : c’est ce que rappellera Actes 15, 19-29.

Plus tard apparaîtra un nouveau rite, le rite chrétien, inconnu du temps de Jésus, rite qui relève lui aussi de l’ancien monde, monde du temps, aussi “ancien” (cf. Hébreux 8, 13) pour ce rite-là que pour les rites antécédents. En commun l’Alliance éternelle, reposant sur la seule fidélité de Dieu, et qui donc ne peut pas être rompue, et qui, elle, ne relève pas du temps.

La foi juive, fidèle au rite du Sinaï, attend la venue du Royaume promis par les prophètes.

La foi chrétienne relève de la conviction qui est celle des disciples de Jésus qu’il est le Messie, c'est-à-dire le successeur de David par qui vient le Royaume promis. Cette conviction des disciples est pour eux attestée par leur foi à la résurrection de Jésus, reçue comme réalisation de la promesse qui est au cœur de l’Alliance, à travers ses diverses dispositions temporelles : la venue du Royaume où même la mort est vaincue.

Le Nouveau Testament insiste sur le déjà, dans la résurrection de Jésus, de la venue d’un Royaume qui n’est pas encore pleinement advenu.

La foi juive insiste, avec l’espérance de voir le Royaume se réaliser pleinement, sur le constat que ce n'est pas encore le cas (la souffrance et la mort continuent leurs ravages) : nous ne sommes pas encore à la fin du temps.

L'alliance du Sinaï a donc toujours pleinement sa place, comme le disait Jésus (Matthieu 5, 18), tandis que l’alliance temporelle chrétienne repose sur la foi que Jésus est au cœur de la manifestation de la promesse.

Deux légitimités anciennes, deux rites, parfois nommés deux alliances, dont aucune des deux n’est, en regard de l’Alliance nouvelle et éternelle, plus ancienne ou plus nouvelle que l’autre (si ce n’est à un plan purement temporel - la première remontant au livre de l’Exode, la seconde au temps des Apôtres) : toutes deux inscrites dans le temps, elles sont toutes deux porteuses, en signe, de l’unique Alliance éternelle, éternellement nouvelle, par rapport à laquelle nous sommes tous dans l’espérance.

Deux légitimités et deux livres : la Bible hébraïque, que lisait Jésus, et la Bible chrétienne, incluant le Nouveau Testament, qui présente Jésus, et qui suit celui qui s’appellera pour les chrétiens, en regard du Nouveau, Ancien Testament.

RP, 23.04.21

mercredi 7 avril 2021

Origine du lapin de Pâques



Le lapin symbolisait autrefois la fertilité et le renouveau (comme le printemps). C'est en Allemagne du sud que serait née la tradition du lièvre de Pâques (Osterhase), avant qu'elle ne se répande dans le reste des pays germaniques, puis qu’elle ne soit exportée jusqu'aux États-Unis par des immigrants allemands, au XVIIIe siècle, sous le nom anglophone de lapin de Pâques (Easter Bunny) : une légende allemande rapporte qu’une femme pauvre, ne pouvant offrir des douceurs à ses enfants, décora des œufs qu'elle cacha dans le jardin. Les enfants, apercevant un lapin, crurent que celui-ci avait pondu les œufs.

Le lapin de Pâques, avant cela, pourrait s'originer en Saxe, où l'on honorait au printemps la déesse Éostre (Eastre), qui a donné son nom à Easter (mot anglais pour Pâques). Le lièvre étant l’animal emblématique de la déesse, il est resté associé aux fêtes de Pâques. De manière similaire, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre était le symbole de la déesse mère.

Quant aux œufs, dans l'Antiquité, Égyptiens et Romains s'offraient déjà des œufs peints, symboles de vie, au printemps. La tradition chrétienne date, elle, du IVe siècle : l'Église interdisant alors de consommer des œufs durant le Carême, ceux-ci étaient conservés pour être décorés et offerts à Pâques. Ce n'est qu'au XIXe siècle, alors que le cacao est devenu accessible, que les chocolatiers vont commencer à confectionner des œufs en chocolat. Une tradition qui, depuis, ne s'est pas perdue…

Reste donc que le lapin de Pâques distribue, la veille du matin de Pâques, des œufs de Pâques colorés ou en chocolat. Symboles de la vie, comme le lapin de la fertilité, œufs comme lapin sont associés alors à la Résurrection.

lundi 5 avril 2021

Covid-19 – Nouvelles mesures concernant les cultes

Info PO : Nouvelles mesures sanitaires à partir de lundi 5 avril


Suite aux annonces du Président de la République du mercredi 31 mars, de nouvelles mesures sanitaires pour freiner la pandémie du coronavirus ont été prises.

Les cultes sont toujours autorisés (entre 6 heures et 19 heures) dès lors que les consignes sanitaires sont respectées (port du masque, distanciation sociale). Si vous habitez à plus de 10 km du lieu, il vous faudra remplir une nouvelle attestation que vous trouverez en cliquant ici (papier) ou ici (numérique) : remplir et cocher la case correspondante.

Sur le site du gouvernement Couvre-feu et confinement : quelles sont les règles, concernant les lieux de culte, il est noté dans la partie Quels sont les mofits de sortie ? : « Vous devez rester dans votre département de résidence. Si vous en sortez, vous devez restez dans un périmètre de 30 km autour de votre domicile ». Pour connaître le périmètre dans lequel vous pouvez vous déplacer à partir de votre domicile rendez-vous sur ce site.


dimanche 4 avril 2021

Le parpaillot châtelleraudais | avril & mai 2021

Numéro 6 — avril-mai 2021,
Clic sur l’image :



Pâques au-delà de la mer / au-delà de la mort

La Pâque, Pessah : la sortie du pays de l’esclavage… La délivrance aboutit à la traversée de la mer. Le peuple hébreu est délivré, l'armée de Pharaon est engloutie par les eaux. Le texte de l’Exode nous rappelle qu’un chant de louange est adressé à Dieu (par Moïse, sa sœur Myriam et le peuple libéré - Exode 15). Un commentaire juif, dans le Talmud, nous dit alors :

“Au même moment (lorsque Moïse entonna le cantique) les anges du service demandèrent à dire un cantique devant le Saint - béni soit-il, celui-ci leur dit : les créatures de mes mains sont en train de se noyer, et vous voulez dire un cantique de grâce !” (Talmud de Babylone, Traité Sanhédrin)

La libération des esclaves s’est faite douloureusement. Les propriétaires d’esclaves ne libèrent pas de bon cœur ceux qu’ils considèrent comme leurs possessions. La Bible rappelle cette difficulté : il est des libérations qui ne se font qu’à travers des douleurs considérables. Comment ces épisodes terribles se sont déroulés concrètement, c’est difficile à dire, et au fond, le texte ne l’explique pas, même si, par sa façon d’en donner le récit, il affirme que cela n’échappe pas à Dieu - perçu comme maîtrisant tout ce qui arrive.

Ce qui vaut réjouissance, ce n’est pas la violence, mais c’est la libération des opprimés… qui entraîne le plus souvent des violences, comme, dans le texte de l’Exode, l'engloutissement de l'armée de Pharaon. À l'époque moderne non plus, la libération des esclaves (pensons à la guerre civile américaine) n'a pu se faire sans violence. Ce n’est pas la violence qui est réjouissante, c’est la libération - “go down Moses, tell old Pharaoh to let my people go” ! De même pour la Révolution française, ce n’est pas la violence qui est réjouissante, c’est la Déclaration des Droits de l’homme de 1789 qui en est sortie, écrite sur des tables similaires à celles que l’on représente pour le Décalogue biblique qui suit la Pâque. La libération, nécessaire, mais dont l’avènement s’est fait dans la douleur, a vu la proclamation d’une loi qui donne les règles par lesquelles ne pas retomber dans l’esclavage et la violence. De même au XXe siècle, la libération à l’égard du nazisme, qui n’a pas pu se faire sans violence, a débouché sur la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui exprime les règles à observer pour que cela ne se reproduise pas.

Dans tous les cas, la douleur a dû être traversée : c’est la Pâque, ou le passage (Pessah en hébreu) pour aboutir à l’avènement de la liberté. La douleur en est l’aspect tragique, qui attriste Dieu, selon le commentaire talmudique. Ce qui vaut la joie, c’est la liberté reçue, pas son prix douloureux.

*

Pâque, dans le christianisme, évoque cet autre passage, au-delà de la mer / au-delà de la mort : Pâques. Ce passage-là aussi s’est fait dans la douleur, celle de l’atroce violence de la crucifixion. La violence relatée dans l’Exode est bien présente ici aussi, tragique ! Elle est portée ici par le libérateur, celui qui a triomphé de la mort, le dernier ennemi qu’il a fallu combattre. Là aussi, ce qui est réjouissant, ce n’est pas la violence subie, c’est la libération, proclamée au dimanche de Pâques, scellant la victoire sur la mort et faisant de la croix le lieu de l'élévation de celui qui a subi et porté en sa chair toute la violence de ce combat. La croix apparaît, à la lumière rétroactive du dimanche de Pâques, comme l’élévation du Christ dans la lumière de la gloire du Père. Il a triomphé du dernier ennemi, dont la défaite finale (1 Co 15, 26) est ainsi annoncée et assurée.

Ce triomphe est la promesse qui nous est donnée dans notre traversée du désert de la pandémie… Le peuple de l’Exode a traversé le désert. Le Christ a commencé son ministère au désert annonçant sa solidarisation avec chacune et chacun de nous, solidarisation accomplie lorsqu'il a porté le prix de douleur de notre libération. D'autres déserts ont suivi, comme celui de nos ancêtres spirituels protestants français, interdits d'existence pendant plus d’un siècle, après un autre siècle de maigre tolérance. Désert, c’est le nom qu’ils ont donné à ce temps. Aujourd’hui, la pandémie apparaît comme un nouveau désert, nous appelant, à la suite du Christ, à la solidarité : le virus a tué, nombre de nos contemporains sont à l’heure actuelle totalement confinés. Celui qui, portant nos souffrances, a vaincu la mort-même, le Ressuscité, nous est donné en consolation, nous laissant son Esprit consolateur, Esprit de promesse qui nous invite à la solidarité dans la patience espérante, tendus vers le temps des retrouvailles, le temps de fête que préfigure ce temps de Pâques en lequel nous crions tout à nouveau : Maranatha, le Seigneur vient ! Maranatha, viens Seigneur !

À suivre ICI...

RP

vendredi 26 mars 2021

Célébrations de la semaine sainte au temple



Poitiers
Rameaux, culte "Unisson", à 10h30 (accueil dès 10h)
Jeudi Saint, avec l'Église Malgache, à 15h30 (accueil dès 15h)
Vendredi Saint, célébration œcuménique, à 12h (accueil dès 11h30)
Pâques, à 10h30 (accueil dès 10h)

Châtellerault
Rameaux, à 10h30
Vendredi Saint, à 17h
Pâques, à 10h30


dimanche 21 mars 2021

Un royaume à l'envers

Culte Unisson des Rameaux
Poitiers, au temple, 5 rue des Écossais - dimanche 28 mars, 10 h 30



"Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici, ton roi vient à toi ; Il est juste et victorieux, Il est humble et monté sur un âne, Sur un ânon, le petit d’une ânesse.‭" (Zach 9, 9)

"Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon esprit, dit l’Eternel"
(Zach 4, 6)

À suivre ICI

lundi 8 mars 2021

Le protestantisme alerte et conteste (suite)

Projet de loi confortant le respect des principes de la République, le protestantisme alerte et conteste. (Communiqué pdf : clic sur l'image)


Cf. : Les responsables catholique, protestant et orthodoxe de France alertent alertent ensemble d'une seule voix :
Saluant « sans réserve les dispositions du projet de loi permettant de lutter plus directement contre les mariages forcés, les mutilations sexuelles des jeunes filles, l’inégalité de l’héritage, les discours de haine, les discriminations multiformes », ils interrogent :
« À quoi sert-il de compliquer la vie des associations cultuelles prévues par la loi de 1905 ? Pense-t-on sérieusement que ceux et celles qui veulent vivre à part dans la République en en contestant les fondements vont rejoindre un statut officiel, soumis perpétuellement au regard des préfets ? »

dimanche 28 février 2021

Journée mondiale de prière 2021


Poitiers : vendredi 5 mars, au temple, 5 rue des Écossais, à 15 h 30
Châtellerault : dimanche 7 mars, en l'église Ste-Marie-d'Ozon, à 15 h 00


Brochure ici (clic sur l'image)

Matthieu 7, 24-27
« Qui entend les paroles que je viens de dire et les met en pratique peut être comparé à quelqqu'un d'avisé qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils se sont précipités contre cette maison et elle ne s’est pas écroulée, car ses fondations étaient sur le roc.
Et qui entend les paroles que je viens de dire et ne les met pas en pratique peut être comparé à quelqqu'un d'insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé ; ils sont venus battre cette maison, elle s’est écroulée, et grande fut sa ruine. »

mardi 2 février 2021

Quand des fléaux s’abattent sur l’oppresseur



Réflexion suite à une question d'une catéchumène s'interrogeant...

… À propos de la mort des premiers-nés (Exode 12, 29), dernière plaie avant la sortie du pays de l’esclavage… Plus tard dans le récit, lorsque, le peuple ayant traversé la mer, l'armée de Pharaon est engloutie par les eaux, le texte de l’Exode nous rappelle qu’un chant de louange est adressé à Dieu (par Moïse, sa sœur Myriam et le peuple libéré - Exode 15). Un commentaire juif, dans le Talmud, nous dit :

“Au même moment (lorsque Moïse entonna le cantique) les anges du service demandèrent à dire un cantique devant le Saint - béni soit-il, celui-ci leur dit : les créatures de mes mains sont en train de se noyer, et vous voulez dire un cantique de grâce !” (Talmud de Babylone, Traité Sanhédrin)

Cette remarque peut être prise en compte aussi pour la mort des premiers-nés du pays de Pharaon. La libération des esclaves s’est faite douloureusement. Les propriétaires d’esclaves ne libèrent pas de bon cœur ceux qu’ils considèrent comme leurs possessions. La Bible rappelle cette difficulté : il est des libérations qui ne se font qu’à travers des violences, entraînant des douleurs considérables. Ici, cette douleur est traduite en termes de mort des premiers-nés. Comment des épisodes terribles arrivent concrètement dans les faits, c’est difficile à dire, et au fond, le texte ne l’explique pas, même si, par sa façon d’en donner le récit, il affirme que cela n’échappe pas à Dieu (perçu comme maîtrisant tout ce qui arrive).

Ce qui vaut réjouissance, ce n’est pas la violence, mais c’est la libération des opprimés ! Ce qui demeure, c’est que les libérations entraînent le plus souvent des violences : dans le texte de l’Exode, l'engloutissement de l'armée de Pharaon ou la mort des premiers-nés. À l'époque moderne non plus, la libération des esclaves (pensons à la guerre civile américaine) n'a pu se faire sans violence. Ce n’est pas la violence qui est réjouissante, c’est la libération. De même pour la Révolution française, ce n’est pas la violence, c’est la Déclaration des Droits de l’homme de 1789 qui en est sortie, écrite sur des tables similaires à celles que l’on représente pour le Décalogue biblique. La libération, nécessaire, mais dont l’avènement s’est fait dans la douleur, a vu la proclamation d’une loi qui donne les règles par lesquelles ne pas retomber dans l’esclavage et la violence. De même au XXe siècle, la libération à l’égard du nazisme, qui n’a pas pu se faire sans violence, a débouché sur la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, qui exprime les règles à observer pour que cela ne se reproduise pas.

Dans tous les cas, la violence par laquelle on passe pour aboutir à l’avènement de la liberté est tragique. Et elle attriste Dieu, selon le commentaire talmudique. Ce qui vaut la joie, c’est la liberté reçue, pas son prix douloureux.

RP

vendredi 29 janvier 2021

Le parpaillot châtelleraudais | février & mars 2021

Numéro 5 — février-mars 2021,
Clic sur l’image :



Des crêpes, ou : du confinement à la reconnaissance…

Le « jour des crêpes », le 2 février, c’est quarante jours après la naissance de Jésus, célébrée depuis les IVe-Ve siècles le 25 décembre — en regard de la dimension angélique du temps que l’on a évoquée à Noël. Le 2 février est donc le jour qui correspond au rite biblique de réintégration de la famille du nouveau-né dans le cours de la vie normale, après une quarantaine, confinement de quarante jours, qui suit l'accouchement. On appelle cela « la purification » ou « les relevailles »…

Ce rite des relevailles correspond à un précepte de la Loi de Moïse — Lévitique ch. 12, 6-8 : « Lorsque s’achève [pour la mère qui vient de donner naissance] son temps de purification, pour un fils ou pour une fille, elle amène au desservant du temple, à l’entrée de la tente de la rencontre, un agneau âgé d’un an, pour un holocauste, et un pigeon ou une tourterelle, servant à un sacrifice pour le péché ; […] » Telles sont les instructions concernant la femme qui accouche d’un garçon ou d’une fille. « Si elle n’arrive pas à se procurer un agneau, elle prend deux tourterelles ou deux pigeons, l’un servant à un holocauste et l’autre à un sacrifice pour le péché ; quand le desservant a fait sur elle le rite d’absolution, elle est purifiée. »

*

En Luc (ch. 2, v. 24), on voit Marie et Joseph apportant, « suivant ce qui est dit dans la loi du Seigneur, un couple de tourterelles ou deux petits pigeons ». Mais… où sont les crêpes ? me direz-vous… C'est ici que l'on trouve un autre aspect de l’enracinement biblique de cette fête. Outre le « couple de tourterelles ou petits pigeons », si on entre dans les détails de ce qui a dû s'accomplir à cette occasion, on découvre cette précision de la Loi de Moïse : « on ne doit pas apparaître au Temple sans offrandes » (Deutéronome 16, 16). Or, le Lévitique le précise (ch. 2, v. 1) : « Lorsque quelqu’un fera à l’Éternel une offrande en don, son offrande sera de fleur de farine ». Lévitique 2, 4 précise : « Si tu fais une offrande de ce qui est cuit au four, qu’on se serve de fleur de farine, et que ce soient des gâteaux sans levain pétris à l’huile et des galettes sans levain arrosées d’huile ». Et Lévitique 7, 12 : « Si quelqu’un l’offre par reconnaissance, il offrira, avec le sacrifice d’actions de grâces, des gâteaux sans levain pétris à l’huile, des galettes sans levain arrosées d’huile, et des gâteaux de fleur de farine frite et pétris à l’huile. »

Bref, des crêpes !… Ondulées par la cuisson, d'où le nom, « crêpe » venant du mot latin crispa qui signifie « bouclé », « ondulé »… Voilà l’aspect biblique de la tradition des crêpes partagées le jour de la fête de la fin de la quarantaine de la mère et de la famille de Jésus.

L’offrande des crêpes — geste prescrit par Moïse pour remercier Dieu — est le geste par lequel Marie dit sa reconnaissance. Nos crêpes en sont le souvenir, façon populaire de dire notre reconnaissance — avec le vieux prophète qui, prenant Jésus dans ses bras, acclame la lumière que symbolisera l’autre nom de la fête aux crêpes, Chandeleur, parlant de chandelles pour dire la lumière appelée à rayonner jusqu’aux extrémités de la Terre : « mes yeux ont vu ton salut, s'exclame le vieux prophète Syméon (Luc 2, 30-32), salut que tu as préparé face à tous les peuples : lumière pour la révélation aux nations et gloire d’Israël ton peuple. »

RP

vendredi 22 janvier 2021

Semaine de prière pour l'Unité des chrétiens

Célébrations oecuméniques :

Poitiers, samedi 23 janvier en l'église St-Porchaire à 16 h 00
Châtellerault, dimanche 24 janvier en l'église Ste-Marie-d'Ozon à 15 h 30

mardi 19 janvier 2021

Etudes bibliques en temps pandémiques

Nous tentons, à partir d'aujour'hui 19 janvier 2021, de reprendre nos études bibliques d'après midi, de 14h30 à 16h, dans les règles prophylactiques.
Nous proposons pour cette reprise un tour de rôle des participants pour donner une introduction en vue d'une discussion sur le(s) texte(s) proposé(s). Aujourd'hui Matthieu 16, 13-17 et Ephésiens 1, 3-14. Canevas de réflexion (préparé cette fois-ci par Philippe Cousson) ICI.

jeudi 7 janvier 2021