samedi 30 avril 2022

Responsabilité présente envers le vivant


« Hans Jonas (1903-1993) en avait fait un impératif catégorique minimal, il le formulait ainsi : "Agis de telle sorte que l'humanité soit encore possible à l'avenir". Un impératif tout autant maximal que minimal. Pourquoi y-a-t-il un devoir envers l'avenir ? Jonas allait plus loin : pour lui, la première responsabilité était la responsabilité envers la toute première génération, le nourrisson : cette vulnérabilité de celui qui vient de naître, notre première responsabilité envers l'avenir : une responsabilité présente envers le vivant, en tant qu'il se constitue déjà vers l'avenir - ce que nous construisons dès maintenant » (voir ICI).

Citation : Hans Jonas, Le principe responsabilité, 1979, Préface [7-9], Champs/Essais 1995, p. 16-17 : « Dans ce vide (qui est en même temps le vide de l’actuel relativisme des valeurs) […] qu'est qui peut servir de boussole ? L'anticipation de la menace elle-même ! C'est seulement dans les premières lueurs de son orage qui nous vient du futur, dans l'aurore de son ampleur planétaire et dans la profondeur de ses enjeux humains, que peuvent être découverts les prin­cipes éthiques, desquels peuvent se laisser déduire les nouvelles obligations correspondant au pouvoir nouveau. Cela, je l'appelle “heuristique de la peur”. […]
Tout cela place la responsabilité au centre de l'éthique, y compris les horizons d'espace et de temps qui correspondent à ceux des actions. »



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