lundi 27 septembre 2021

Quoi de neuf ? - septembre 2021



Édito
“Patrimoine pour tous”

“Patrimoine pour tous”, tel était le thème des journées européennes du patrimoine de cette année 2021. Nous sous sommes arrêtés au patrimoine spirituel de l’Europe et de la France, et sur la transmission de ce patrimoine commun, ce livre juif qu’est la Bible, avec le rôle de la Réforme et du protestantisme.

« Le mot de réforme, dans le sens où nous l'entendons aujourd'hui est apparu, semble-t-il, aux États généraux de Tours, en 1484 [Luther a un an]. On y a parlé précisément de la nécessité d'une réforme de l’Église. » (Pierre Lovy, Introduction au Nouveau Testament de Lefèvre d'Étaples (1525), Nice, 2005). On entend opérer cette réforme par la Bible, pour réparer une chrétienté divisée depuis 1378. De 1378 à 1418, elle a eu deux papes simultanés. Suite du concile de Constance, tenu de 1414 à 1418, après avoir transité par trois papes, on est revenu à un pape unique, à Rome. Ce qui n’a pas mis fin à la division de la chrétienté : à l'entrée du XVIe siècle, les christianismes sont divers.

Concile et papauté ont échoué à faire l’unité, et se sont accordés pour condamner, en 1415, Jan Hus en qui est apparue une troisième option unificatrice : la Bible. L’Écriture comme principe propre à établir la paix. C’est la position de Luther : « Je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits. » Son refus de se rétracter — « ma conscience est liée par la Parole de Dieu » — est fondateur de la liberté de conscience. Le principe sola Scriptura entraînera plusieurs compréhensions — de la présence du Christ à la Sainte Cène, du baptême, etc., ce qui fonde plusieurs Églises protestantes, à une époque où il y a aussi plusieurs formes de catholicisme…

La paix d'Augsbourg vient poser un point d’orgue, en 1555, avec le principe « cujus regio, ejus religio » — « tel roi, telle religion ».

En France, la guerre civile fait suite à l'échec du Colloque de Poissy — tenu du 9 au 26 septembre 1561, convoqué par Catherine de Médicis pour établir l’unité. On a failli s'accorder sur la Confession luthérienne d'Augsbourg, qui serait devenue la confession de foi d'une Église gallicane unie ! Quelques mois après, le 1er mars 1562 est perpétré le massacre de Wassy, en plein culte, qui marque le début des guerres de religion en France. À l’échelle européenne, la dynastie des Habsbourg tente de réunifier religieusement son Empire (autre principe d’unité échoué, l’Empire), par la guerre : Guerre de Trente ans, qui débouche sur la disparition du tiers à la moitié de la population de l’Empire. Elle se clôt, le 24 octobre 1648, par les traités de Westphalie, qui marquent la fin de la chrétienté — remplacée par la civilisation actuelle, reçue trois mois après en Angleterre, créant la première république moderne lors de la Révolution protestante dite puritaine, reprise aux États-Unis avec la Déclaration d'indépendance référant à la Bible et en France avec la Révolution française et les Droits de l’Homme gravés sur les tables bibliques reprises du Décalogue puis la séparation des Églises et de l’État, reconnaissant la pluralité des cultes…

RP

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